Elle éclate en septembre 1939. Saint-Christol est en zone dite "libre" mais, comme ailleurs, la vie devient difficile. La nourriture manque et un système de tickets est instauré : J1 à J3 pour les enfants et les adolescents. La dotation des adultes est limitée à 300 grammes de pain par jour.
Quand on le peut, on cultive des légumes dans son jardin, on élève des poules, des lapins, des cochons. Chez d’autres, on tue le chien car on n’a plus rien à lui donner à manger. Les chevaux sont maintenus debout par une sangle accrochée au plafond car s’ils se couchaient, ils n’auraient plus la force de se relever.
Une compagnie de l’armée allemande s’installe dans le bois de l’Hôpital. Elle est composée de soldats venus reprendre des forces après avoir participé aux terribles batailles en Union soviétique.
Certaines maisons du village sont occupées par des troupes ennemies, des Autrichiens, se disant opposés à Hitler, et des Allemands. Ils aiment boire et échangent leur pain blanc, dont les habitants de Saint-Christol manquent, contre du vin.
A la libération, les troupes allemandes refluent vers le Nord, bombardées par les avions alliés. Certains Allemands volent des chevaux pour faciliter leur fuite. Un habitant de Saint-Christol sera d’ailleurs tué à Saint-Drézéry en tentant de récupérer le sien. Il rejoindra dans la tombe deux autres jeunes garçons de Saint-Christol morts au champ d’honneur au cours de la guerre 1939-1945.