XIXe siècle, la "Fabrique" ou l’attachement de la population à sa liberté de culte

La tourmente révolutionnaire ne bouleverse pas les convictions religieuses des habitants de Saint-Christol, comme le montre la création de la "Fabrique", association de défense de l’Église et du clergé, qui jouera un rôle essentiel jusqu’au début du XXe siècle.

Devant le nombre croissant des paroissiens, le Maire de Saint-Christol et la "Fabrique" décident d’ériger une croix sur la Place du Christ en 1826 puis de construire une nouvelle église en 1867. L’emplacement choisi est celui de l’ancien cimetière (actuellement la mairie et l’école primaire).

Un litige éclate sur la propriété d’une partie du terrain envisagé. Comme la construction de l’église est vivement désirée par la population de Saint-Christol, il est décidé de changer d’emplacement et de la bâtir sur le versant Sud-Est du village, là où elle se trouve aujourd’hui. La bénédiction de la nouvelle église a lieu en 1872 en présence de l’évêque de Montpellier.

L’Église de Saint-Christol en 1923

En 1906, on annonce la visite d’un agent du fisc chargé de faire appliquer la loi sur la séparation de l’Église et de l’État votée en décembre 1905. Il est mandaté par le gouvernement de la République pour procéder à l’inventaire du mobilier de l’église. Blessés dans leur foi religieuse, les habitants de Saint-Christol opposent une farouche résistance et s’enferment dans l’église.

La brigade de gendarmerie de Lunel prend position : 18 coups de bélier sont lancés contre la porte… qui résiste. Le commissaire fera attaquer la porte à coups de hache pour ouvrir une large brèche permettant à l’agent du fisc de pénétrer dans l’église. L’abbé Gavanon lira alors une énergique protestation mais elle n’empêchera pas la saisie des biens par le fisc et marquera aussi la fin de la "Fabrique".