Symboles de leurs villes respectives, ces animaux fantastiques jouent un rôle important lors des fêtes votives et des manifestations culturelles. Les animaux totémiques sont issus de la tradition orale. Cette tradition daterait du XVIème siècle, mais leur origine remonterait aux légendes du Moyen-Age. Lors des fêtes traditionnelles, ces animaux totémiques revêtent souvent des couleurs et des formes très libres et fantaisistes pour s’amuser en famille ou entre amis.
Les porteurs se placent à l’intérieur et font avancer l’animal au gré de leur humeur et de la musique. Mieux vaut se ranger sur leur passage!
Ces bêtes de toile, portées par des hommes, sont les garants de l’unité villageoise et les producteurs de la communauté. Ils défilent de village en village, de la mer à la montagne.
Dans des temps très lointains, à Saint-Christol, il y avait une Baragogne. Terrifiante, elle vivait dans un puits dans lequel les Saint Christolaines allaient remplir leurs oules et les Saint Christolains leurs pichets d’eau. Tous les enfants avaient peur de la Baragogne sauf un. On l’appelait Calandras, parce qu’il était vraiment méchant.
Dès qu’il y avait une bêtise de faite, un méfait accompli, un larcin découvert, un animal estropié ou une cruche cassée, ce n’était qu’un seul cri : C’est la faute à Calandras! La Baragogne le mangera !
Mais il s’en moquait bien et continuait en ricanant à voler les œufs dans les poulaillers, à couper les raisins avant qu’ils soient mûrs et à montrer son derrière aux vieilles dames qui sortaient de l’église.
C’est ainsi qu’un jour….
Mais la suite, c’est la légende qui vous l’apprendra…
L’étymologie du mot est occitane, « empeguar » signifiant « coller ». La racine du mot est « pègue » qui désigne toutes sortes de colles.
Ces dessins sont réalisés par les jeunes du village, les Abats, dans le cadre des fêtes votives des pays de la Petite Camargue, des Costières et de la Vaunage. Au début du XXe siècle, il s’agissait de fêter le départ pour le service national des jeunes hommes qui venaient d’avoir 18 ans. C’étaient les conscrits de « la classe » d’âge. De nos jours, ce sont souvent les équipes de jeunes (filles et garçons) organisés en bandes portant le même t-shirt qui, pour financer leurs réjouissances passent de maisons en maisons vendre « le fougasset ».
L’habitant qui a donné sa participation se voit alors apposer près de sa porte, la fameuse empégue.
Ces pochoirs sont liés à la course camarguaise. Le dessin est accompagné des lettres VLJ et de l’année de la classe d’âge. VLJ signifiant Vive La Jeunesse ou encore « Viù Lo Joven » en occitan.
Les motifs choisis reprennent des thèmes emblématiques : croix de Camargue, trident, crochet de raseteur, …), des animaux de Camargue (cheval, taureau, flamant rose) ou toute autre représentation liée à la bouvine.
La commune d’Entre-Vignes possède 21 croix (5 sur Vérargues et 16 sur Saint Christol), la plupart datant du XIXè siècle.
Vérargues:
- La croix de l’Est, à l’entrée du Village, route de Saturargues, porte gravé le nom de Vérargues. Erigée en 1866, elle balisait le point de départ de la » route vieille » en direction de Lunel.
- La croix du Sud, route de Lunel Viel marquait la fin du village.
- La croix du Centre se trouve place du foyer, derrière le monument aux morts.
- La croix de l’Ouest, au lieu-dit « la barque » indiquait également la fin du village. Son originaité tient à son fût de colonne en pierre rond (les autres sont carrés)et aux 3 épis sculptés sur chaque branche de la croix
- La croix du Nord jouxtant le cimetière date de l’an 1807.
Saint Christol :
- La croix de Théophile qu’on pourrait rebaptiser « la croix d’Entre-Vignes » est à mi chemin entre les 2 villages. Edifiée en 1816, elle porte une fleur de lys, insigne d’une France devenue royaliste avec la seconde Restauration.
- La croix de Senglat (Jean-Marie) surplombe la plaine des sports et le parking de Viavino. Elle indique que l’on se trouve à 63 mètres au-dessus du niveau de la mer.
- La croix du Pilier des Masques (ou pilier des sorciers) se situe au carrefour avec la route de Saint Sériès. Elle est dominée par 3 arbres remarquables: un noyer, un azérolier et un arbre à aubépine. C’est à cet endroit que s’est arrêtée une troupe de camisards avoir avoir mis à feu et à sang Saint Séries et Saturargues. Ces derniers craignaient que les habitants soient trop armés.
- La croix du marché a été légèrement déplacée et restaurée lors de l’aménagement du square de la place Monjon. C’est là qu’on venait acheter les chevaux de trait.
- La croix aux cyprès dans le prolongement de la rue des cigales domine la vallée de Courchamp et est encadrée par 2 grands cyprès qui ont été caractérisés de « marqueurs du sacré ». Datée de 1817, les gravures qu’elle porte sont illisibles.
- La croix de l’abbé Gavanon ou Gabanon, située dans un jardin privé est visible depuis le chemin de la Font d’Aube. L’abbé qui lui a donné son nom fut le desservant de la paroisse de 1901 à 1910. En plein conflit entre l’Eglise et l’Etat, il s’opposa vivement aux fonctionnaires venus faire l’inventaire du mobilier de l’église.
- La croix de Malte, sur le chemin de Saussines, détruite par la foudre,a été restaurée en 1962 à l’initiative de Léon Nourrit, Chevalier de l’ordre de Malte. Cette croix rappelle que Saint Christol a été une commanderie de l’Ordre de Malte pendant près de sept siècles, du XIIè siècle jusqu’à la révolution de 1789.
- La croix de la Coste, sur le domaine de la Coste a été édifiée dans les années 1990 par Elisabeth et Luc Moynier en signe de protection du domaine.Cette croix, avec une vue à 360°, est l’un des points culminants du territoire : 92 mètres
- La croix de la Place du Christ, située au coeur du village à l’emplacement de l’ancien cimetière, porte une statue du Christ. Construite en béton, en remplacement d’une croix en bois, son style « art-déco » des années 1920 en fait un édifice remarqualble de cette époque.
- La croix des nouvelles
- La croix de Saint Génies, au carrefour de la rue des tilleuls, de l’avenue des Bruyères et du chemin du Viala a été édifiéesoit en 1880 pour demander au ciel de combattre le phylloxera ou en 1890 pour le remercier de l’avoir vaincu.
- La croix du puits neuf, à l’angle de la Traverse du puits neufs et de l’avenue d’Occitanie semble continuer à protéger les moutons et autres bestiaux venus boire dans les abreuvoirs du puits désormais occulté et transformé en mini square
- La croix de la gare à proximité de la voie verte.
- La croix du chemin de Bruguière est aujourd’hui disparue
- La croix de Constantin : Située dans un jardin privé, elle est visible depuis l’avenue des platanes et porte la devise de l’empreur Constantin (IVe siècle après JC)
- La croix de Fabre, avenue de la cave coopérative, fut édifiée à la demande de Mme Fabre en échange d’un terrain qu’elle a cédé pour permettre la construction de la cave coopérative en 1941.
- La croix des Ranquets, en fer forgé, la plus récente, a été installée en 2014. C’est la septième croix d’Entre-Vignes placée sur le GR653. Les pélerins qui déposent des petits caillous sur son socle apprennent qu’il ne reste plus que 1569 km avant de parvenir à Saint Jacques de Compostelle…
On trouvait également des puits publics:
- Le puits de la place de la Fontaine était situé à côté du café de l’Univers et datait du XVème siècle. Il mesurait 17 mètres de profondeur et 2.70 mètres de diamètre. Il était surmonté d’une belle fontaine en pierre de 4 mètres de haut prolongée par un clocheton. Il a été restauré en 1887 mais a aujourd’hui disparu
- Le puits du Prédaiau fut réalisé en 1913 pour les besoins du village. D’une profondeur de 11.50 mètres et de 2 mètres de diamètre, ce puits au débit insuffisant sera foré à deux reprises en 1916 et 1924 pour augmenter sa capacité jusqu’à 42.89 mètres sans trouver l’eau.
Les puits étaient loin d’être suffisants. En 1273, souffrants d’une pénurie d’eau, les saintchristolains ont eu l’autorisation de s’approvisionner au « Boulidou » sur Vérargues.
Dans cette commune, les puits étaient peu présents mais une fontaine publique était située dans la cour du caveau du Château de Vérargues